Une pression c'est quoi ?

Les activités humaines et les pratiques qui leur sont associées émettent des pollutions et génèrent des impacts sur les milieux aquatiques. Ce sont ces pollutions, couplées au transfert de celles-ci vers les cours d’eau ou les eaux souterraines, que l’on nomme « pressions ».

Toute activité humaine est susceptible d’engendrer une pression sur les milieux aquatiques. Cependant, une pression ne dégrade pas forcément la qualité des eaux. Cela dépend de la capacité du milieu à assimiler cette pression.

Quelques exemples de pressions exercées sur le milieu

Les rejets d'eaux usées

Les habitants produisent des eaux usées par divers gestes quotidiens (laver la vaisselle ou prendre une douche….). Ces eaux sont récoltées et envoyées dans une station de traitement avant d’être rejetées dans le cours d’eau. L’activité humaine correspond ici à la production d’eaux usées par les habitants. Le rejet dans le cours d’eau est la pression.

Les prélèvements d'eau

L’eau est consommée par des agriculteurs pour irriguer leurs cultures, par des industriels dans leurs procédés de fabrication ou par les collectivités pour assurer l’alimentation en eau potable de la population. Pour cela ils prélèvent dans les cours d’eau ou dans les eaux souterraines. Les activités humaines correspondent ici aux besoins en eau des différents usagers. Les prélèvements dans le cours d’eau ou les eaux souterraines sont la pression.

Pression : de la production au transfert sur le milieu

Les activités liées aux collectivités, à l'agriculture, aux industriels ou aux particuliers produisent / génèrent des pressions tels que des rejets ponctuels ou diffus, des prélèvements d'eau, des aménagements de territoires. Ces pressions sont transférées / effectuées sur les eaux de surface et les eaux souterraines.

juin 2023

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Pourquoi un tel suivi ?

L’objectif du suivi des pressions est de :

• suivre l’impact des actions des politiques publiques puisque c’est sur les pressions que les politiques agissent, soit en imposant une réglementation, soit en ayant une politique incitative pour reconquérir la qualité des eaux ;
• suivre les efforts des acteurs de l’eau ;
• suivre quelques indicateurs comme l’évolution des volumes prélevés ou l’évolution du nombre de seuils et barrages sur les cours d’eau en prenant en compte des données les plus récentes possibles.

Toutes les actions engagées à travers le programme de mesures, les programmes d’actions territorialisées ou les actions règlementaires visent à reconquérir la qualité des eaux et donc agir sur les activités humaines et sur les pressions.

La diminution des pressions aura un impact sur la qualité des eaux à moyen ou long terme. Le temps de réponse des milieux aquatiques aux bénéfices des travaux réalisés est variable d’un milieu à l’autre et est aussi fonction de l’intensité des travaux.

Associée au suivi régulier de la qualité des eaux par l’intermédiaire du programme de surveillance, le suivi des pressions permettra d’avoir des informations sur les efforts entrepris pour répondre aux objectifs de reconquête de la qualité même si la réponse des milieux n’est pas encore visible.

Une exploitation des données au service des acteurs et des partenaires

L’état des lieux du bassin Loire-Bretagne réalisé en 2019 a permis d’identifier les pressions qui impactent la qualité des eaux des cours d’eau, eaux souterraines, plans d’eau et eaux littorales.

Ce diagnostic se base sur des indicateurs de pression robuste. Complétés par d’autres indicateurs, ces pressions sont suivies et permettent d’apprécier leur évolution.

Ces indicateurs sont répartis en quatre groupes :

• les prélèvements et leur impact sur l’hydrologie (volumes prélevés par usage, évolution du débit d’étiage…),
• les rejets diffus (évolution des concentrations en nitrates et pesticides dans les cours et eaux souterraines, évolution des ventes de pesticides…),
• les rejets ponctuels (évolution des concentrations en phosphore des rejets de stations d’épuration, évolution des rendements de ces stations…),
• l’aménagement du territoire et son impact sur la morphologie des cours d’eau (évolution du nombre de seuils et barrages sur les cours d’eau, évolution de la densité d’ouvrage par bassin versant…).